La place de la nature dans la naturopathie

Les naturopathes aiment en référer à Hippocrate pour donner du crédit à leur pratique. Si la parenté entre la vision hippocratique et la naturopathie est bien réelle, la pensée naturopathique a été structurée bien plus récemment au XIXe siècle avec le courant hygiéniste américain. De son origine américaine, le mot naturopathie est en fait une francisation du mot naturopathy, contraction de “nature’s path”, littéralement le “chemin de la nature”. L’idée d’un accompagnement naturopathique qui remet les gens sur le chemin de la nature est donc bien présente à l’esprit des fondateurs de la discipline. Mais que reste-t-il de cette pensée fondatrice dans l’accompagnement naturopathique contemporain ?

Malgré son pluralisme, la naturopathie s’accorde généralement sur les 5 piliers de la discipline fournis par Pierre Valentin Marchesseau : causalisme, vitalisme, humorisme, holisme et hygiènisme. Nous pouvons constater que la question de la connexion avec la nature est alors relayée comme un simple enjeu optionnel du cadre de l’hygiénisme.

En voulant faire évoluer son approche et gagner en crédibilité face aux autres professions médicales, la naturopathie s’est orientée vers une vision plus technique de la santé. Aujourd’hui, il n’est pas rare de rencontrer des naturopathes spécialisés dans une typologie de pathologies, se calquant ainsi sur la médecine conventionnelle qui est organisée autour de spécialités. La diversification des pratiques naturopathiques correspond à une évolution des demandes et aussi à l’ambition louable de tendre vers un modèle de santé intégrative où les spécialistes se coordonnent pour un accompagnement optimal.

Suivant cette évolution imposée par le marché, la question de la connexion à la nature s’est complètement diluée dans la grande majorité des propositions d’accompagnement naturopathique en France. Aujourd’hui, une expérience chez un naturopathe reprend les codes de la consultation chez le médecin : deux personnes séparées par un bureau, un interrogatoire, une recommandation écrite et pour finir un tour à la pharmacie. L’anamnèse est plus longue, les médicaments sont remplacés par des compléments alimentaires mais le client doit toujours avaler des gélules en espérant retrouver la santé.

Cette description est bien entendu caricaturale mais elle nous permet de nous interroger sur le regard que porteraient les hygiénistes américains à propos de notre pratique actuelle de la naturopathie. Seraient-ils en phase avec cette approche technique qui ne semble aucunement remplir l’objectif de remettre les gens sur le chemin de la nature ?

Le naturopathe, un interprète du vivant

Vis medicatrix naturae, “le pouvoir de la nature guérit”.

En faisant sienne cette citation de l’école hippocratique, le naturopathe devrait pleinement s’inscrire dans une conception vitaliste de la santé et ainsi appréhender sa pratique comme un reconnexion à une nature thérapeutique.

Alors que l’artificialisation des environnements de vie n’a jamais été aussi forte, le naturopathe doit plus que jamais endosser un rôle de guide et d’interprète. Interprète d’abord des mots et des maux de son client grâce à sa compréhension des enjeux en matière de bien-être mais aussi guide pour identifier les solutions à disposition dans la nature. Dans ce cas précis, le naturopathe devient une sorte d’entremetteur entre une personne et la nature.

Toutefois, son rôle doit rester éphémère car l’objectif est bien d’autonomiser son client pour que ce dernier puisse, avec les bons outils, cheminer vers un équilibre de vie.

Nous pouvons déjà constater que la rencontre entre une personne et la nature ne sera pas la même avec une gélule de plante achetée sur Internet et cette même plante identifiée avec son naturopathe dans le cadre d’une balade en nature puis prise en tisane après un passage chez l’herboriste. Sans rentrer dans le débat de l’efficacité de chaque forme galénique, nous constatons que l’expérience vécue avec une immersion dans la nature sera bien plus pertinente sur des critères d’apprentissage, d’autonomisation et de sensibilisation environnementale. Si changer son hygiène de vie demande un apprentissage et une prise de conscience, ça tombe bien, la nature est le meilleur endroit pour se mettre en mouvement !

L’intérêt majeur de la “vitamine V” (V pour Vert), terme générique pour résumer tous les bienfaits apportés par l’immersion en nature n’est plus à démontrer (cf. encart).

Comment un naturopathe peut-il sciemment renoncer à proposer cette vitamine V à ses clients ? Il peut bien sûr trouver dans ses outils classiques des solutions alternatives pour traiter tel ou tel problème mais y a-t-il une solution aussi globale pour accompagner la santé humaine ?

La réalité matérielle et organisationnelle d’une activité de naturopathe présente toutefois des contraintes pour déployer une telle approche. En oubliant cette dimension de connexion à la nature depuis des années, la profession doit désormais faire preuve de créativité et d’innovation pour offrir cette fameuse vitamine V dans le cadre d’un accompagnement en naturopathie.

Intégrer la dimension environnementale

Avec l’épidémie de COVID-19, ce sont les deux tiers de la population mondiale qui ont été isolés chez eux entre 2 à 8 semaines. Cette anthropause, terme imaginé par Stokstad(85) pour décrire ce ralentissement radical des activités humaines, a été pour certaines personnes l’occasion d’une prise de conscience de leur besoin de nature.

Ne serait-ce pas le moment de rebondir sur cette prise de conscience pour remettre la connexion à la nature au cœur de la Naturopathie ?

Cela d’abord par la prise en compte de la dimension environnementale dans l’anamnèse. Plus que de recueillir des informations sur son lieu de vie, c’est bien investiguer la relation entre la personne et la nature dont il est question.

Voici quelques exemples de questions pour mieux comprendre cette relation :

  • Êtes-vous en contact avec la nature, a minima visuel, sur vos lieux de vie et de travail ?
  • Jardinez-vous ? Produisez-vous des plantes pour vous nourrir ou vous soigner ?
  • Avez-vous souvent l’occasion d’évoluer dans un environnement naturel ?
  • À quelle fréquence et sous quel mode (marche, rando, course, cueillette) ?
  • Quels genres de sentiments vous inspire la nature ?
  • Quel est l’endroit naturel qui vous inspire de la sérénité ?

Au-delà de comprendre le rapport que la personne entretient avec la nature, ces questions sont aussi l’occasion d’identifier des freins psychologiques mais aussi des opportunités thérapeutiques. Ainsi, des souvenirs d’enfance peuvent faire remonter des besoins enfouis d’un certain type d’exposition à la nature. Les contraintes de la vie active nous isolent inconsciemment d’activités en nature qui constituaient souvent notre bien-être émotionnel étant enfant.

En dehors de l’anamnèse, une autre manière de faire rentrer la relation à la nature dans le cadre d’une consultation naturopathique est de proposer ce que j’appelle un “sas de nature” à la fin de l’entrevue.

Ce sas est une proposition d’immersion de 10 à 15 minutes dans un environnement naturel à la fin de la consultation. Cet environnement peut être une cour ou un jardin attenant au cabinet ou un parc à proximité. Dans le cas d’une consultation en visio, la personne peut trouver par elle-même un endroit pour se plier à l’exercice.

Le consultant va s’y installer avec la consigne de repenser aux échanges avec le praticien tout en étant dans une observation active des éléments naturels à vue. L’exercice peut s’apparenter au concept de sit spot théorisé par Jon Young et Josh Lane dans leur livre Awakening The Senses.

Dans le cadre du sas de nature, nous cherchons également à provoquer une prise de recul chez le consultant. En observant la nature avant de replonger dans ses urgences quotidiennes, il va pouvoir réinterroger ses échanges avec le naturopathe : compréhension des enjeux, assimilation des concepts, observation de ses ressentis…

La contemplation de la nature facilite notamment l’attention, l’apprentissage et la prise de hauteur. N’est-ce pas ce que nous cherchons quand nous quittons un consultant avec qui nous avons fait un travail fondamental de pédagogie et dont le bien-être dépend finalement de ses prises de conscience ?

Consulter dans la nature

Il est intéressant de constater que l’accompagnement en nature s’inscrit aujourd’hui dans un champ large de pratiques appelées “écothérapies” ou en anglais “green care” (Bragg et Atkins, 2016). On voit ainsi se déployer les offres de “soin vert” : hortithérapie, zoothérapie, sylvothérapie, agriculture de soin, thérapie en milieu sauvage, psychothérapie en marchant, etc. Ces interventions qui passent par le contact avec des plantes, des animaux ou des paysages ont comme point commun de :

  • Avoir recours à la nature de manière délibérée afin de générer des bénéfices sanitaires, sociaux et éducatifs
  • Impliquer une interaction active des participants avec la nature
  • Se produire au travers de programmes structurés animés par des professionnels formés.

L’intention de ces pratiques est de (re)mettre l’humain en mouvement et en relation avec son environnement naturel, dans le but de contribuer de façon positive à la santé physique et mentale, et plus généralement à la santé globale. L’espace naturel joue le rôle d’une médiation thérapeutique, en favorisant la mise en lien de la personne avec elle-même, avec les autres humains, et avec le reste du monde vivant. Ces approches écothérapeutiques permettent ainsi aux personnes de retrouver du lien, du mouvement, et de cheminer dans de nouvelles perspectives. De plus, amener l’humain à retrouver un contact sain avec l’environnement naturel, c’est aussi développer une attitude favorable à la considération de l’environnement. Les bienfaits sont donc réciproques.

Concrètement, il existe plusieurs niveaux au sein desquels une personne peut s’engager en lien avec la nature :

  • La nature en tant qu’élément de la vie quotidienne comme regarder par une fenêtre donnant sur un espace vert, marcher en forêt, jardiner, promener son chien ou monter à cheval.
  • Les activités dans le cadre de la promotion de la santé. Cette catégorie comprend une variété de projets de groupe qui visent spécifiquement à encourager les individus à bénéficier d’activités basées sur la nature, afin de devenir plus actifs, d’avoir plus de contacts sociaux et d’augmenter le bien-être : horticulture sociale et thérapeutique, jardins et fermes communautaires, activités assistées par l’animal, Shinrin Yoku (bains de forêt japonais), etc.
  • La nature comme intervention thérapeutique. Cette troisième catégorie représente les différentes interventions basées sur la nature qui ont été spécifiquement établies pour des personnes ayant un besoin de santé ou social défini dans le cadre de leur parcours de soins ou d’accompagnement.

La consultation naturopathique peut prendre différents aspects, mais à bien des égards elle se situe à ce troisième niveau, s’adressant à des personnes présentant un besoin défini dans le cadre d’un accompagnement. Vient alors la question du positionnement du naturopathe lorsqu’il emmène son consultant en nature. Quelle est sa posture vis-à-vis de ce nouvel espace ? Comment va-t-il intégrer l’élément naturel à sa pratique ? Le degré d’intégration de l’élément naturel et la place qu’il va occuper peuvent changer selon le positionnement de l’intervenant.

À un premier niveau, le praticien peut considérer l’environnement naturel simplement comme un nouvel espace de travail. À ce niveau, le degré d’intégration de la nature dans la thérapie est faible. Elle est intégrée passivement, comme un décor, une toile de fond devant laquelle se déroule l’accompagnement. À ce niveau les bénéfices pour le client se situeront principalement au niveau de la mobilisation corporelle et du changement positionnel entre le praticien et son client, qui passe du face à face au côte à côte. Cependant, le client tirera peu de bénéfices des interactions possibles avec le vivant qui sont réduites au minimum.

À un second niveau, le degré d’intégration de la nature est plus actif, celle-ci étant considérée comme une tierce personne. À ce stade, la nature devient un partenaire, un co-thérapeute. Elle va jouer une part essentielle dans le processus de soin, complémentaire au praticien. Il s’agit d’une relation triangulaire entre un “moi” (le sujet), un “tu” (le praticien), et un “elle” (la nature).

Avant de se lancer dans un travail d’accompagnement au contact du vivant, il est donc important de questionner sa place et son rapport à la nature. Ensuite, il est important de questionner son intention. Avec quelle motivation le praticien amène-t-il son client en nature ? Ici aussi, plusieurs options s’ouvrent à lui, et il est important qu’il ait réfléchi à son intention en amont de la séance. Parmi les niveaux d’intention, on peut identifier par exemple :

Le travail de l’attention

Ce premier niveau vise la recherche d’un état d’attention, de disponibilité au moment présent. Le praticien invite le client à ralentir et à se reconnecter à la présence du moment, par des observations silencieuses et des contemplations. Le client apprend ainsi à remettre de l’intention dans l’attention, à rester focalisé, à stabiliser sa présence sans se laisser emporter dans le mental.

L’éveil sensoriel

Ce deuxième niveau consiste à favoriser l’accès du client à ses sensations corporelles et à ses émotions. Pour cela le praticien a un large éventail de propositions possibles : exploration des cinq sens, reconnexion au corps et aux ressentis, mise en mouvement, connexion à l’environnement, exercices corporels, explorations de tout ce que la nature offre (formes, couleurs, sons, odeurs, textures). Les consultants apprennent à faire de nouveau l’expérience de la joie, la légèreté, la simplicité. On encourage aussi un réveil de la créativité, de l’intuition, du jeu dans l’exploration. Le client est invité à se revitaliser, retrouver un lien, s’émerveiller, éveiller son corps et son cœur à ce qui l’entoure, en bref à revenir dans la vie.

La nature miroir

À ce niveau, le praticien entreprend d’aider le client à avoir accès à son monde intrapsychique, à conscientiser des choses qui ne sont pas forcément verbalisées. On vise la prise de conscience et l’émergence de contenus nouveaux. La nature joue ici le rôle de miroir, de médiateur qui révèle des choses du client à lui-même. Elle devient un espace de projection et de symbolisation qui parle du client. Il s’agit ici d’encourager le consultant à sortir de sa narration habituelle, à entrer en résonance, et à mettre en relation ce qu’il voit avec son propre vécu personnel. On vise l’acquisition d’une connaissance de soi enrichie par ce qui est évoqué par l’environnement parcouru.
La nature enseignante
Au quatrième niveau, le praticien tente d’aider à comprendre ce que la nature nous apprend. Lorsqu’on regarde la nature, on apprend beaucoup de choses sur elle, sur comment elle se débrouille, comment elle s’adapte, comment elle trouve sa voie. Le principe ici est de permettre au client de s’inspirer de ce qu’il voit, des “solutions” que la nature peut trouver, et de voir comment il peut s’en inspirer dans sa vie. On parle aussi de “nature messagère” qui nous apprend quelque chose d’elle-même. Il s’agit donc d’une forme d’apprentissage vicariant : on apprend par imitation, par l’observation d’un modèle (habituellement un congénère, dans le cas présent un organisme naturel) exécutant un comportement, une attitude à acquérir.

Si franchir la porte du cabinet vous fait peur, l’Association Terra Sylvia, composée de thérapeutes et autres praticiens en écothérapie, propose des parcours de formation à l’accompagnement thérapeutique en milieu naturel.

La pratique en extérieur existe et se structure sous l’impulsion notamment de psychologues comme Thomas Busigny ou Egide Altenloh. Il est temps que le naturopathe retrouve une certaine forme de cohérence entre les valeurs historiques de sa discipline et l’exercice de sa pratique. Et seulement à cet instant, il sera pleinement en droit de se référer à Hippocrate qui fut le premier écothérapeute, lui qui recevait élèves et patients sous un arbre.

Accompagner la reconnexion

La reconnexion à la nature ne se décrète pas, elle se vit. En effet, la recommandation d’une balade en forêt par semaine sur une fiche de conseils peut sembler insuffisante pour remettre un consultant sur le chemin de la nature.

Le naturopathe doit alors prendre son bâton de pèlerin pour accompagner ses clients sur le terrain et ainsi servir d’interprète entre les personnes et l’environnement naturel.

Aujourd’hui, les pratiques en extérieur sont très rarement enseignées dans les écoles de naturopathie françaises. Cet état de fait n’est pas valable partout en Europe. La naturopathe Laurence Monce, auteur du livre Ces arbres qui nous veulent du bien, a eu la chance d’être initiée à la sylvothérapie dans le cadre de ses trois années de formation à l’université de Turin. Son école de naturopathie disposait notamment d’un jardin botanique dans lequel elle allait étudier les plantes, les arbres et la sylvothérapie.

Et pourtant, avec les formations par correspondance et la généralisation des cours en visio, il est tout à fait possible d’être diplômé en naturopathie sans avoir touché la moindre plante ou savoir reconnaître une bardane. Nous retrouvons là les dérives d’une naturopathie technicienne et hors sol.

Pour éviter cela, il est primordial que les écoles puissent conserver un enseignement connecté au vivant : connaissances théoriques en botanique mais aussi travaux sur le terrain à la découverte de la nature dont l’homme fait partie. La capacité des naturopathes à accompagner la reconnexion à la nature de leurs clients passe par cet apprentissage en extérieur.

Dans tous les cas, il s’agit de pousser les murs du cabinet pour proposer une expérience d’accompagnement en immersion dans le milieu naturel. Nous pouvons y voir 3 objectifs :

  • faire bénéficier la personne des bienfaits de l’environnement naturel ;
  • transmettre des connaissances pour renforcer l’autonomie ;
  • renforcer la relation praticien-client.

Bien entendu, les bénéfices ne seront pas les mêmes entre une sortie d’écothérapie d’une heure et une retraite de 10 jours dans les Cévennes. Tout dépend des besoins du consultant mais aussi de l’intention du naturopathe dans la construction de son accompagnement.

Certains naturopathes vont même jusqu’à progressivement abandonner les consultations en cabinet au profit de séjours en nature en voyant les bénéfices de la pratique en extérieur.

Par exemple, après douze années d’expérience, Frédéric Bourgogne, naturopathe diplômé du CENATHO, ne propose plus que des séjours en immersion naturelle. Initié par les indiens Kogis, il prend rapidement conscience que la santé n’est pas possible sans lien avec son environnement : “La nature sait recréer l’équilibre. Elle trouve le chemin, nous met face à nos problématiques avant de nous replacer à notre juste place”. C’est également une démarche assez similaire qui a amené la naturopathe Aurélie Fleschen à fermer son cabinet pour créer Wacohe, une offre d’expériences en pleine nature mêlant randonnée, balade botanique et cuisine sauvage.

Il est aussi important d’évoquer les sorties de découverte des plantes proposées par certains naturopathes. Ces prestations s’inscrivent dans un engagement naturopathique pour reconnecter les gens à l’environnement naturel et ainsi renforcer le lien au vivant.

C’est en recréant ce lien que nous mettrons les gens sur la voie du bien-être. Cette voie n’est pas nouvelle car c’était déjà celle montrée par Hippocrate et confirmée par les fondateurs de la discipline : natural path, le chemin de la nature. La bonne nouvelle, c’est que je ne connais pas de chemin plus agréable. Alors osez franchir la porte du cabinet pour créer des accompagnements plus en lien avec la nature et, certainement, plus en lien avec votre propre nature !

Auteur : Jean Robino